L'ensemble de la filière bois s'organise pour répondre aux besoins des maîtres d'ouvrage candidats aux consultations lancées prochainement par Solideo. Le projet France Bois 2024 émet ses recommandations aux maîtres d'ouvrage et futures équipes, tandis que le contenu des cahiers des charges seront connus lors du Mipim.
Au point de départ, la candidature de Paris 2024 déposée au CIO. Face à ses compétiteurs, le dossier français a fait la part belle aux objectifs bas-carbone, en affichant un réduction les émissions de gaz à effet de serre de 55% sur l'ensemble des Jeux comparés à ceux de Londres, dont 30% sur les seules constructions neuves.
Traduites en langage opérationnel, ces indicateurs de comptabilité écologique impliquent une part majeure laissée au bois et autres biosourcés dans les matériaux du village, en comparaison d'un projet urbain traditionnel. L'étude urbaine conduite en 2017 par Dominique Perrault corroborait d'ailleurs cet objectif, en affichant la triple ambition d'un village 100% passif, 100% biosourcé, et alimenté en énergie 100% renouvelable.
Sauf que l'heure n'est plus aux promesses de candidature, mais bien à la réalisation en temps et en heure de ce projet hors-normes. Solideo a d'ailleurs déjà rappelé plusieurs fois que la priorité absolue sera, par tous les moyens nécessaires, celle de la bonne tenue du calendrier. Réconcilier les ambitions environnementales et le pragmatisme du planning est d'ailleurs au coeur du cahier des charges de l'importante équipe Hysplex (voir encart). En novembre dernier, Nicolas Ferrand, Directeur Général de Solideo, avait évoqué une part de structure bois oscillant entre 50% et 75% de la programmation dans les colonnes de l'Opinion.
Les modalités de prescription bois dans les programmes olympiques ne seront réellement connues qu'au lancement des consultations, lors du MIPIM prochain. Dans l'attente, la filière bois s'est d'ores et déjà mise en ordre de bataille afin de répondre à ce qui représente, pour elle, un défi comparable à la réalisation du Village Olympique d'Albertville ou d'EuroDisney à Marne-la-Vallée.
Elle lance actuellement le projet France Bois 2024, porté par ADIVBois, financé par France Bois Forêt (Interprofession nationale) et le Codifab (Comité professionnel des professions de l’ameublement et de la seconde transformation du bois), et inscrit dans le contrat stratégique de filière signé en fin d'année dernière. But de la démarche : offrir une vitrine aux entreprises bois françaises, et, au passage, donner un coup d'accélérateur à la structuration de la filière, plus que jamais sollicitée devant les nouvelles exigences de neutralité carbone émanant de la puissance publique.
Aussi, les interrogations vont bon train quant aux capacités du bois à s'imposer à grande échelle dans un délai contraint.
En termes de ressources pures, c'est-à-dire de volumes de bois récoltés, la filière affiche (après étude interne tout de même) sa sérénité : même dans un scénario maximaliste employant autour de 100 000 mètres cubes de bois, les volumes ne représenteraient qu'une goutte d'eau des récoltes annuelles, et a fortiori de l'accroissement naturel des forêts. Ces dernières grandissent en effet d'environ 3% par an - accroissement dont on ne récolte qu'une petite moitié. Il reste donc de ce point de vue assez de marge pour produire plusieurs Villages Olympiques, d'autant que les chantiers s'étaleront sur deux ans.
Les doutes se font plutôt ressentir du côté des entreprises intervenant en milieu de chaîne pour transformer ce bois, et construire avec. Hormis quelques puissants industriels, la filière française reste largement caractérisée par son tissu de petites et moyennes entreprises, tant du côté de la première transformation (scieurs, industriels) que de la deuxième transformation (constructeurs, charpentiers)... Point de major à même d'absorber seul les marchés de Solideo, comme il peut s'en trouver dans la filière béton. D'où des recommandations émises par France Bois 2024, après échanges resserrés auprès de Solideo, pour organiser de solides équipes françaises.
Dans le scénario de macro-lots autour de 60 000 m², la filière bois pousse en effet pour la composition de groupements vastes et plus pluridisciplinaires que jamais. Les groupements rassembleraient plusieurs maîtrises d'ouvrage - à cette échelle, il convient en effet de se rassembler -, associées à des investisseurs susceptibles d'intégrer les très spécifiques modalités de commercialisations des programmes du Village, les logements devant être habités temporairement par les athlètes, avant d'être remis sur le marché de droit commun.
Aux promoteurs, bailleurs et investisseurs s'ajouteront évidemment les concepteurs, architectes et BET, mais également les entreprises bois : des ensembliers constructeurs, des entreprises générales orientées bois, et/ou des groupements de petites et moyennes entreprises. Ces groupements, encouragés par France Bois 2024, pourront également entrer en association avec le maillon précédent dans la chaîne de valeurs : les sous-traitants industriels, fabricants, et fournisseurs divers. Façon d'encourager également une forme de traçabilité des bois, et de maximiser les retombées économiques pour la prometteuse économie du bois français.
Afin de permettre aux maîtres d'ouvrage et entreprises de se rencontrer, un meet-up sera organisé par France Bois 2024. La filière se tient également prête à répondre aux besoins sur un secteur où elle est historiquement plus présente que celui du logement collectif : celui des équipements sportifs. Le Centre national pour le développement du bois (CNDB) organise précisément un colloque à ce sujet ce 27 février. Le sujet sera également largement mis à l'honneur lors du Forum Bois Construction, organisé à Nancy en avril. Une programmation qui ne doit rien au hasard, puisque le cahier des charges de l'Arena 2, Porte de la Chapelle, demande une forte part de bois et autres biosourcés.
Rémi CAMBAU, Rédacteur en chef de Cadre de Ville
Saint-Nazaire lance officiellement son projet de nouveau campus d’Heinlex
Depuis plusieurs années, l'agglomération de Saint-Nazaire et Nantes Université ont pour projet de regrouper l’ensemble des formations universitaires sur le site d’Heinlex, à deux pas du Centre Hospitalier. C'est là que se trouve déjà l'IUT de Saint-Nazaire. A terme, le campus d'Heinlex accueillera plusieurs établissements d'enseignement supérieur aujourd'hui basés à Gavy et viendra compléter l'offre universitaire du centre-ville et de la Cité scolaire. Actuellement en construction, le Pôle sciences et technologies de Nantes Université sera le premier bâtiment neuf à incarner le futur campus dès la rentrée prochaine. D'autres constructions, réhabilitations et projets d'espaces publics s'échelonneront jusqu'en 2026. Le projet de campus universitaire sur le site d'Heinlex a franchi une nouvelle étape jeudi 11 mai dernier avec la présentation du futur Pôle sciences et technologies de Nantes Université, en chantier depuis septembre 2022. Sur près de 2 662 m² SDP, il accueillera d'ici fin octobre 2023 une bibliothèque universitaire, une cafeteria et des salles de cours pour les étudiants de l’IUT mais aussi de Polytech et de l’UFR Sciences et Techniques, tous deux actuellement situés à Gavy - objet d'un des appels à projets immobiliers de la démarche "Ambition maritime et littorale". Photo du bâtiment du Pôle sciences et technologies de Nantes Université, en cours de construction - Crédits : Carene - Martin Launay
Lire plusLa Société du Grand Paris référence 518 architectes et paysagistes pour ses projets autour des gares du GPE
En commun avec Grand Paris Aménagement, après avoir sélectionné un panel d'opérateurs aptes à porter des projets immobiliers en co-promotion, la SGP présente le vivier d'architectes et paysagistes dans lequel elle et GPA puiseront au gré de leurs opérations. Sur les 700 candidats, 518 ont été retenus, dont une grande majorité d'agences franciliennes. La Société du Grand Paris a dévoilé, mardi 23 mai 2023, la liste des 518 architectes et paysagistes retenus, en commun avec Grand Paris Aménagement, dans le cadre de l'AMI lancé en juin 2022. Officiellement référencées, ces agences seront appelées, sur invitation, à répondre aux consultations de maîtrise d'œuvre lancées par la SGP ou GPA, dans le cadre des projets urbains et immobiliers déployés autour des 68 gares du Grand Paris Express. Sur les 518 agences, on compte 455 architectes, soit 88% du total, 46 paysagistes (9%) et 17 architectes & paysagistes (3%). Après que GPA a assuré en 2022 la sélection d'un pool d'opérateurs privés et sociaux, c'était au tour de la SGP de piloter la recherche de maîtres d'œuvre. [GOES]-Peron Architectes Urbanistes, 2Portzamparc, A+Architecture... Classée par ordre alphabétique, la liste compte aussi bien des agences confirmées qu'émergentes. Télécharger la liste complète des agences retenues par la SGP et GPA.
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Créé au début des années 1960, le quartier de Gaubre, à l'ouest de l'agglomération briviste, n'a jamais fait l'objet d'intervention structurelle majeure. Objet d'une convention NPNRU, signée en 2018, il amorce désormais sa mue. La commune vient de confier à Créham, agence pluridisciplinaire spécialisée en urbanisme, paysage, sociologie et développement local, l'étude urbaine préalable au recrutement de l'équipe de maîtrise d'oeuvre.
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