Si les contrats à renouvellement tacite ou à tacite reconduction sont monnaie courante en droit privé, il n’en est pas de même pour les marchés publics.
L’article 16 du décret marchés publics, entré en vigueur le 1er avril 2016, dispose en effet qu’une telle clause est légale mais que sa réalisation doit obligatoirement s’insérer dans une durée maximale contractualisée. Cela se justifie pour que la clause de reconduction tacite ne fasse pas obstacle à une remise en concurrence périodique et donc, à la réalisation des obligations de publicité et mise en concurrence. C’est à ce titre qu’en 2000, dans un arrêt Commune de Paita, le Conseil d’Etat a estimé qu’un contrat résultant de l'application d'une clause de tacite reconduction, au-delà de la durée totale initiale, était un nouveau contrat. Une telle clause est donc nulle et entraîne par conséquence la nullité du nouveau contrat, conclu selon une procédure irrégulière.
Récemment, la haute juridiction administrative (Conseil d’Etat, 4 mai 2015, n°371455) a également rappelé que la nullité d’une clause de tacite reconduction n’était pas d’une gravité telle qu’elle permettrait d’écarter le contrat pour régler le litige, au sens de la jurisprudence Béziers I de 2009.
Dans un arrêt du 17 octobre 2016, les sages du Palais Royal sont venus compléter leur jurisprudence relative aux clauses de tacite reconduction. Ils ont effectivement eu à se prononcer sur la question de l’indemnisation en cas de résiliation d’un contrat par la personne publique. En l’espèce, un traité de concession pour l’exploitation des marchés de la ville avait été passé entre la commune de Villeneuve-le-Roi et des commerçants. Conclu pour une durée de trente ans, un avenant au contrat prévoyait un renouvellement par tacite reconduction par période de dix ans. Il stipulait également que si la ville, à l’échéance de la durée initiale du contrat de trente ans, résiliait la convention, les commerçants concessionnaires auraient le droit à une indemnisation. En l’occurrence, la commune s’était opposée à la reconduction tacite du contrat et les commerçants réclamaient leur indemnité devant le juge.
Le tribunal administratif de Melun avait jugé la clause de reconduction tacite illégale mais pas celle relative à l’indemnisation des commerçants, détachable selon lui de la première. Cependant, le Conseil d’Etat n’a pas suivi cette position.
Il a tout d’abord rappelé que le contrat initial avait été signé pour une durée de trente ans et qu’un renouvellement du contrat au-delà de ce délai s’apparentait à un nouveau contrat et devait donc nécessairement respecter les obligations de publicité et de mise en concurrence.
Il a ensuite précisé que la clause indemnitaire n’était pas détachable de celle de reconduction tacite et était par conséquent elle aussi illégale. L’absence de renouvellement du contrat au terme de la durée initiale de trente ans ne saurait constituer un préjudice réparable pour les commerçants.
L’utilisation des clauses de tacite reconduction dans les contrats de la commande publique est donc strictement subordonnée à la durée initiale du contrat et ne saurait, au-delà de cette dernière, permettre l’indemnisation des cocontractants de l’Administration.
L’APASP
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La Société du Grand Paris référence 518 architectes et paysagistes pour ses projets autour des gares du GPE
En commun avec Grand Paris Aménagement, après avoir sélectionné un panel d'opérateurs aptes à porter des projets immobiliers en co-promotion, la SGP présente le vivier d'architectes et paysagistes dans lequel elle et GPA puiseront au gré de leurs opérations. Sur les 700 candidats, 518 ont été retenus, dont une grande majorité d'agences franciliennes. La Société du Grand Paris a dévoilé, mardi 23 mai 2023, la liste des 518 architectes et paysagistes retenus, en commun avec Grand Paris Aménagement, dans le cadre de l'AMI lancé en juin 2022. Officiellement référencées, ces agences seront appelées, sur invitation, à répondre aux consultations de maîtrise d'œuvre lancées par la SGP ou GPA, dans le cadre des projets urbains et immobiliers déployés autour des 68 gares du Grand Paris Express. Sur les 518 agences, on compte 455 architectes, soit 88% du total, 46 paysagistes (9%) et 17 architectes & paysagistes (3%). Après que GPA a assuré en 2022 la sélection d'un pool d'opérateurs privés et sociaux, c'était au tour de la SGP de piloter la recherche de maîtres d'œuvre. [GOES]-Peron Architectes Urbanistes, 2Portzamparc, A+Architecture... Classée par ordre alphabétique, la liste compte aussi bien des agences confirmées qu'émergentes. Télécharger la liste complète des agences retenues par la SGP et GPA.
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Créé au début des années 1960, le quartier de Gaubre, à l'ouest de l'agglomération briviste, n'a jamais fait l'objet d'intervention structurelle majeure. Objet d'une convention NPNRU, signée en 2018, il amorce désormais sa mue. La commune vient de confier à Créham, agence pluridisciplinaire spécialisée en urbanisme, paysage, sociologie et développement local, l'étude urbaine préalable au recrutement de l'équipe de maîtrise d'oeuvre.
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