Le président des Hauts-de-Seine, en compagnie de celui des Yvelines Pierre Bédier, a détaillé les nouvelles étapes du rapprochement entre son département et son voisin dans la vallée de la Seine. "Déjà 45% de nos compétences vont être gérées de façon unique", annonce-t-il. Les deux présidents, dont l'objectif reste la fusion de leurs départements, vont mutualiser des services supplémentaires : le service de la commande publique notamment, la protection maternelle et infantile, et l'accueil des autistes dans une structure nouvelle, qui sera basée dans les Yvelines.
"Je suis convaincu que l'Etat va faire le choix d'une région métropole", affirme avec certitude Patrick Devedjian. Le président du département des Hauts-de-Seine développe : "Jusqu'à présent l'Etat ne s'est pas prononcé sur la question de la métropole. Nous-mêmes, qui demandons l'approbation de la fusion administrative de nos deux départements, on ne nous a pas répondu - ni oui, ni non ! Mais je suis convaincu que l'Etat choisira le périmètre de la région pour la métropole. J'en veux pour preuve le fait que Manu a rejeté par deux fois le plan du préfet Michel Cadot, qui avait pour cadre la petite couronne."
"Sur le fond, ajoute-t-il, je ne vois pas ce qui pourrait s'opposer à notre fusion. L'expérience des EPT de la métropole démontre que les rassemblements forcés sont inefficaces. Les intercommunalités antérieures s'étaient formées sur la base des affinités politiques - ce qui n'est pas une anomalie ! quand on s'unit, c'est pour pratiquer la même politique."
En attendant la fusion, les deux départements de l'ouest francilien annoncent le rapprochement de nouveaux domaines de compétence, après l'archéologie préventive, l'adoption et la voirie. Ce dernier point a conduit à un regroupement des services des deux départements en une direction opérationnelle unique. "Il a fallu gérer des différences d'organisation parmi les équipes techniques", confie Olivier Guilbaud, directeur général adjoint des Yvelines en charge de l'investissement dans la voirie et le logement. "Nous y avons économisé 4 millions d'euros sur un an, en regroupant les marchés", commente Pierre Bédier.
La prochaine étape du rapprochement s'annonce copieuse, selon les deux présidents, qui utilisent toutes les ressources du droit pour unifier leur fonctionnement. Bien sûr via l'établissement public interdépartemental qu'ils ont créé. Ce dernier, par exemple, mène des études d'archéologie préventive dans tout le grand périmètre - les Yvelines mesurent 14 fois les Hauts-de-Seine. Ainsi, l'EPI mène en ce moment les fouilles préalables à l'installation, sur 72 hectares, du nouveau centre d'entraînement du Paris Saint-Germain football à Poissy, dans le triangle que dessinent l'A14 et l'A13...
Point fort de la démarche commune, les deux présidents de département vont lancer début juillet une démarche commune pour la rénovation urbaine de leurs grands ensembles de logements sociaux. On sait que l'Etat a promis le lancement d'une ORCOD-IN avant la fin de l'année dans le Mantois - en s'appuyant sur l'EPFIF et le produit de la taxe spéciale d'équipement qui y est consacré. Le 7 juillet, le lancement de l'action départementale est prévu en présence de Jean-Louis Borloo. Dans le vide institutionnel laissé par le report des décisions sur la métropole, les initiatives locales occupent le terrain.
Un article de Rémi CAMBAU, Rédacteur en chef de Cadredeville.com
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