La Métropole, 16 communes, 5 EPT et leurs partenaires publics et privés ont signé lundi 10 septembre ce pacte en quatre axes de travail. Lancé pour appréhender la problématique du dernier kilomètre à l'échelle métropolitaine, ce travail permet d'engager quatre chantiers d'expérimentation immédiatement, comme l'harmonisation des réglementations communales sur certains périmètres menée par Jean-Michel Genestier. Il fixe également des ambitions à plus long terme, qui préfigurent les ambitions du SCoT à venir.
Les ambitions de cette stratégie avaient été dévoilées en mars dernier : utiliser l'échelle métropolitaine pour engager une action de coordination sur le sujet de la logistique. Dans un contexte où la demande de livraison peut connaître une croissance de l'ordre de 25% par an dans certains secteurs, comme le rappelle le Maire du Raincy Jean-Michel Genestier, signataire du Pacte, la rationalisation de la logistique à l'échelle métropolitaine est un objectif urgent. Lequel permet d'appréhender "beaucoup d'enjeux à bras le corps", rajoute Patrick Braouezec, Vice-président délégué à la logistique métropolitaine. Par-delà les questions de congestions des axes routiers comme des trottoirs, l'impact de ce secteur en matière de qualité de l'air par exemple est notable.
La Métropole du Grand Paris a donc pris appui sur cette question pour travailler aussi bien les questions d'évolution des modes de consommation et celles de développement durable. Une manière de lancer des actions traduisant les objectifs du Plan Climat Métropolitain, élaboré en décembre dernier, mais aussi de travailler sur un ensemble de règles et bonnes pratiques à soumettre aux élus locaux du territoire.
Les signataires ont enfin tenu à rappeler le caractère évolutif de ce plan, qui a pour objectif de rallier à lui davantage de communes et d'acteurs privés et publics, afin d'améliorer la prise en compte des enjeux logistiques dans l'aménagement du territoire.
Le Pacte s'organise autour de quatre grands actes, et douze mesures à court et moyens termes. Ces axes guident le travail de quatre comités opérationnels qui travailleront dès demain à la mise en place d'actions concrètes - détaillées ci-dessous.
1. Optimiser les flux et les livraisons
Le premier objectif de cet axe est d'harmoniser les règlements de voirie et de livraison dans la métropole. Pour ce faire, le comité opérationnel dirigé par Jean-Michel Genestier travaillera pendant un an sur des périmètres de plusieurs communes avec les maires pour harmoniser les règlements : sens interdits, horaires de livraisons, gabarits autorisés, etc. Romainville s'est déjà porté volontaire.
Les suivants consisteront à optimiser l'usage des espaces publics, intégrer le transport de marchandises dans les projets de gares, ou encore tester des solutions mixtes de mutualisation de l'espace grâce à un comité opérationnel mené par la Chambre de Commerce et d'Industrie.
Enfin, un comité opérationnel mené par Haropa & Voies Navigables de France planche sur les manières de contribuer au développement du transport fluvial et à l'amélioration des conditions d'accès à celui-ci
2. Favoriser la transition des flottes vers des véhicules à faibles émissions et silencieux
Le premier objectif est d'aider au déploiement d'une flotte et d'équipements à faible émission. Pour ce faire, le second mis en place par le dernier comité opérationnel, mené par le SIGEIF, se charge de déployer des bornes de recharges électriques et des stations d'avitaillement pour GNV, BioGNV, hydrogène.
Enfin, le troisième objectif consistera à adapter les normes relatives au stationnement au rechargement des véhicules électriques hors-sol, un travail de lobbying auprès de l'État et des collectivités locales.
3. Valoriser l'intégration des fonctions logistiques dans les documents d'urbanisme et les projets d'aménagement
Les fonctions logistiques devront être progressivement intégrées aux opérations d'aménagements et projets immobiliers exemplaires - un AMI devrait d'ailleurs être lancé en ce sens.
4. Le Consomm'acteur, un maillon facilitateur de la chaîne logistique
Enfin, un travail de sensibilisation auprès des consommateurs devra être engagé, via des campagnes d'affichage mais aussi grâce à des kits de communication distribués aux communes signataires.
Camille Bonazzi, journaliste à cadredeville.com.
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