La Ville de Saint-Étienne, Saint-Étienne Métropole et l'Établissement public d'aménagement de Saint-Étienne ont choisi Mutabilis Paysage et urbanisme, Girus et Studio Dièse, au terme d'un an de négociations, comme maîtrise d'œuvre urbaine pour l'ensemble du centre-ville, afin de garantir la cohérence des interventions à venir, à l'heure où celle-ci se multiplient dans une ville en renouvellement.
La ville centre de l'agglomération de Saint-Étienne perd des habitants au profit des communes périphériques. Forts de ce constat, les acteurs du projet urbain stéphanois ont depuis longtemps identifié l'attractivité du centre-ville comme l'un des enjeux majeurs du renouveau de Saint-Étienne. Diverses études relatives à sa composition urbaine, à son dynamisme commercial, à l'avenir de ses équipements ont été conduites, et ont conclu sur la nécessité de le rendre attractif pour inverser la tendance.
Le diagnostic est connu : le réseau de places et placettes souffre d'un manque de lisibilité, et ne sont que des lieux de passage qui n'incitent pas à la flânerie. L'offre commerciale et vieillissante, mal calibrée, en concurrence frontale avec les grands centres commerciaux de périphérie. Le résultat : une vacance commerciale qui s'est sensiblement dégradée. La vacance résidentielle n'est pas en reste, et s'élève à près de 10%, conséquence de la déprise démographique qui a créé une suroffre de logements, qui constitue un stock de logements dégradés et dévalorisés, tirant le marché vers le bas et attirant des marchands de sommeil peu scrupuleux.
> Lire sur Cadre de Ville : Saint-Étienne : changement de maîtrises d'œuvre urbaine sur les projets de l'EPA
En parallèle, de nombreux projets d'aménagement d'espaces publics sont envisagés, notamment dans le cadre du NPNRU en réflexion, qui concerne une part du centre-ville. Des projets isolés concernent enfin des friches qui se libèrent au coup par coup sur le centre-ville, comme l'ancienne Comédie, qui a été déménagée sur le secteur de projet de la Manufacture en 2017, ou l'immeuble de grande hauteur de la sécurité sociale, immeuble de 25 000 m² en plein cœur de ville.
Alors que l'EPASE travaillait avec l'atelier de Ville en Ville, maître d'œuvre urbain pour le quartier autour de la place Jacquard, la partie du centre-ville que l'établissement réaménage, la Ville et la Métropole se joignent cette fois à l'établissement pour former un groupement de maîtrise d'ouvrage, confié à Mutabilis Paysage et urbanisme, Girus et Studio Dièse, afin de concevoir l'attractivité du futur centre-ville de façon intégrée et cohérente.
Les actions des pouvoirs publics pour rendre le centre-ville de Saint-Étienne attractif sont tricéphales : il s'agit d'agir sur les espaces publics, sur le commerce, et sur l'habitat. L'équipe emmenée par Mutabilis pourra compter avec les actions entreprises avec l'Anru sur la porte d'entrée Ouest de la ville, le secteur Tarentaize-Beaubrun-Couriot, qui comprend de nombreux sites pour lesquels l'avenir reste incertain, comme l'IGH de la CPAM, ou le parking des Ursules, qui devait sous la précédente mandature être déconstruit par l'EPASE pour développer une offre commerciale complémentaire.
Dans la continuité d'une étude produite en 2017 par le groupement Coloco - Gilles Clément sur la mise en place d'une trame verte et bleue à Saint-Étienne, l'équipe de maîtrise d'œuvre est chargée d'élaborer et mettre à jour un plan guide général pour l'intégralité du centre-ville de Saint-Étienne, de mener les études urbaines et pré-opérationnelles du centre-ville, d'en assurer le suivi opérationnel, et d'assurer la maîtrise d'œuvre des espaces publics. Un travail de mise en cohérence architecturale encore inédit à Saint-Étienne.
Camille BONAZZI, journaliste de Cadre de Ville
Bordeaux Métropole : "L'enjeu de ce mandat est la construction d'une culture commune"
Christine Bost, la vice-présidente chargée de l'aménagement urbain et naturel et du foncier opérationnel à Bordeaux Métropole, présidente directrice générale de la Fab et maire d'Eysines.
Lire plus2021, année de la maturité pour la commande publique ?
A chaque fin d’année - ou plutôt au tout début d’une nouvelle année - il est coutume de faire un bilan ainsi qu’un ou plusieurs vœux. On a ainsi plusieurs fois eu l’occasion de le faire dans ces colonnes s’agissant de l’achat public et de ses acteurs. Le moins que l’on puisse dire est que l’exercice n’est pas aisé en cette fin d’année 2020, année qui a été si particulière pour tous et donc pour les acheteurs publics et leurs prestataires. On va toutefois prendre le parti d’adopter un ton positif et de parier pour 2021 sur une maturité de la commande publique et de ceux qui l’animent.
Lire plusGrand Paris : Sequano passe en revue ses 4 ZAC du Canal de l'Ourcq
En tout, 116 hectares sont ici "zaqués", pour développer pas loin de 1 million de m² de constructions, bien engagés par endroits, tâtonnants ailleurs... Une première : une "mission transversale" lancée par l'aménageur Sequano est l'occasion d'un point lot par lot de l'état d'avancement, des potentiels et des blocages. A Bondy, à Romainville, à Bobigny, à Noisy-le-Sec, programmation et chantiers vont connaître un début de coordination, sur fond de réinterrogation de plusieurs secteurs à urbaniser... autrement. Les quatre communes ont changé de majorité lors des dernières élections, tout comme l'EPT Est Ensemble, compétent en matière d'aménagement, et donc, concédant des ZAC.
C'est la première fois qu'une mission commune va être confiée sur l'ensemble du périmètre de 4 ZAC du Canal de l'Ourcq. Un "marché transversal" d'OPC va être attribué après mise en concurrence (voir consultation en fin d'article). Toutes quatre concédées à Sequano pour l'aménagement, situées dans quatre villes différentes, les ZAC ne se "parlaient" pas, ou à peine. Bien sûr, elles avaient un aménageur en commun, mais les gouvernances politiques étaient cloisonnées, bien que la compétence soit détenue par l'établissement public territorial Est Ensemble. Il n'avait pas été possible, par exemple, d'orienter les opérations du Pont de Bondy, sans prendre l'avis prépondérant du maire de Noisy-le-Sec.
Reconquête urbaine autour de la route et de l'eau
Les ZAC se sont, de fait, développées indépendamment l'une de l'autre. Voici que Sequano souhaite désigner un OPCU pour coordonner leur développement et leurs chantiers, à grande échelle mais aussi à celle des secteurs opérationnels (voir en fin d'article).
A grande échelle, la logique du territoire estimé par Sequano à 500 ha est structurée par deux axes parallèles : celui du canal de l'Ourcq, et celui de l'ex-RN3. Ce double axe radial par rapport à Paris supportera de nouveaux modes de transport : le TZEN3 sur la route que le département veut transformer en boulevard urbain avec son nouveau transport à l'horizon 2023. Mais aussi le canal, support de transport fluvial.
En rocade, le tram-train 11 doit arriver du Bourget au carrefour de la Folie à Noisy-le-Sec en 2024, sous maîtrise d'ouvrage SNCF.
Toujours à Noisy-le-Sec, la ligne 15 du Grand Paris Express est attendue à l'horizon 2030, au pont de Bondy - un secteur dont l'aménagement et les projets sont en cours d'adaptation. Le tramway 1 venu de Saint-Denis y sera en interconnexion.
Le total des programmes
A horizon 2030, suivant les programmations inscrites dans les dossiers de réalisation des ZAC, seront construits :
- 6 600 logements
- 470 000 m² de bureaux et activités
- 72 000 m² de commerces
- Des équipements de proximité : écoles, crèches, centres de loisirs
- Des équipements structurants : équipements culturels et sportifs
- De nouveaux espaces publics dont les berges du canal
- 4 passerelles
- 1 port requalifié et 2 nouveaux ports