Huit sites avaient été proposés pour un appel à projets innovants. Un candidat est "autorisé à poursuivre", cependant que deux sites sont non attribués. Linkcity est retenu avec l'agence ANMA pour un projet modulable et évolutif. Le pOlau, don l'absence aurait surpris, doit néanmoins revoir sa copie pour un projet culturel sur l'échangeur de l'A10.
• Site Marie-Curie Sanitas : Premières Lignes, par Bouygues, architectes : SCAU, Archi Ethic
• Caserne Chauveau : Art Urbain, par Marignan, architectes : Magnum, Bertrand Penneron
• Site Ermitage : Les Hauts de l'Ermitage, par Sogeprom, architecte Isabelle Poulain
• Site Hangar Col : projet ID Halles par Ataraxia? architectes : Mille Architecture, Claude Blanchet
• Site Saint-Sauveur : projet Share, la Fabrique de courants alternatifs, par Linkcity avec l'agence d'architecture ANMA et l'Atelier Alain Bourdon
NOTE. Tours a souhaité communiquer uniquement les noms des équipes d'architectes principales, mais pas la composition complète des groupements
Trois sites non-attribués, en cours de réflexion ou de finalisation
Propriétaire : Tour(s) Habitat, Ville de Tours. Surface : 9 600 m²
Projet lauréat : "premières lignes" par Bouygues
"Il s'agit d'un projet imaginé par la société civile et les acteurs du quartier", fait savoir Bouygues. Il mixe untiers-lieu "culturel, social et solidaire", dont un espace public numérique, un espace petite enfance, un local jeunes, des ateliers, des salles de danse, un café associatif, et un restaurant bar en roof-top.
Le projet lauréat prévoit la valorisation des matériaux issus de la démolition en les réintégrant aux nouveaux bâtiments.
Compte tenu de la présence du site en zonage ANRU - ce qui garantit une TVA réduite -, le cahier des charges imposait notamment de développer au moins 4 700 m² de logements, dont 20 logements réservés pour Action Logement.
Le programme imposait au moins 1 850 m² d'activités économiques. L'îlot urbain devait par ailleurs être décloisonné à l'ouest, pour s'ouvrir au tramway, ainsi qu'au sud et à l'est vers les voies ferrées.
Propriétaire : SET. Surface : 4 818 m²
Projet lauréat : Art Urbain par Marignan
Le projet, qui accueille une antenne des écoles d’Architecture de Versailles et de Nantes, offrira des logements conçus par les utilisateurs futurs, personnalisables. Le progrmme se complète d'un cabinet médical et de commerces annoncés "équitables".
Le site est placé entre ville moderne et ville ancienne et se veut "dichotomique".
Propriétaire : CHRU. Surface : 23 450 m²
Lauréat : 'Les Hauts de l’Ermitage', par Sogeprom
Ce projet est orienté vers le logement avec une vocation intergénérationnelle (co-living, espaces communs, typologie de logements du studio au T5). C’est une vitrine pour l’agro-écologie urbaine, avec la plantation de vignes, la mise en place de potagers urbains pour une consommation locale... Un parking en sous-sol vise à restreindre la place de la voiture sur le site.
La conception tient compte notamment du classement du Val de Loire au patrimoine mondial de l'Unesco, mais exploite la situation en haut de coteau en plaçant un projet de restaurant sur le toit de l'immeuble. Il s'agira là d'une reconversion complète d'un EHPAD doublé d'une unité de soins gériatriques - en tout 182 lits dans un bâtiment curviligne qui fit scandale lors de sa construction dans les années 60...
Propriétaire : Ville de Tours. Surface : 3.878 m²
Lauréat : projet ID Halles, par Ataraxia
Une salle de quartier de 105 m² accessible pour répondre aux demandes des habitants, avec un jardin ouvert
Le projet prévoit la conservation partielle du hangar avec une mise en valeur architecturale dans des volumétries compatibles avec le site et orientée vers le bois.
Le projet lauréat pour le site Saint-Sauveur constituera la nouvelle porte d’entrée sud-ouest du centre-ville de Tours. Le projet n'est pas figé : il se compose de volumes capables. Capables de s’adapter à toutes les superpositions d’usages possibles, aux besoins de chacun, y compris dans les moments de vie successifs du lieu. L'équipe lauréate parle d'un lieu de "courants alternatifs" qui se croisent plus que d'une juxtaposition traditionnelle de programmes.
Le projet Share - "la Fabrique de courants alternatifs" - l'ancienne friche industrielle de 15 900 m², Gaury, devient un quartier piéton - elle a accueilli le laboratoire des arts de la rue, "projet 244", scission de la Compagnie Off installée au "Point Haut" conçu par Patrick Bouchain - Tours est en effet un haut lieu de croisement de l'art et de l'urbanisme, notamment à travers le POLAU, pôle national arts & urbanisme, animé par Maud Le Floc'h
D'ailleurs, le lieu à transformer, la Maison Gaury, sera ouverte sans attendre, pour devenir "un laboratoir de co-conception". Comprendre que le projet futur s'élaborera sur ses lieux-mêmes destinés à changer. Occupation transitoire, vers un projet très ouvert tourné vers l'artisanat et l'art. Cela sonne un peu comme un projet de Fab'Lab, croisé avec un lieu de production artistique ouverte. Mais le projet pourra connaître des évolutions dans des directions encore imprévues, du fait du travail en ateliers ouverts qui s'annonce.
Les espaces sont mutualisés et évolutifs : les ateliers d’artiste, le restaurant, les espaces pluriels associatifs/séminaire ou la maison médicale. De plus, 7 000 m² de parking aérien et 2000 m² de bureaux qui sont pensés pour pouvoir changer de destination. "La structure est libre et flexible", annonce l'agence d'architectes ANMA.
L'équipe lauréate explique que son projet retenu, baptisé "Share" émerge "grâce à une méthode 100% intelligence collective, de rencontres avec riverains et acteurs locaux et d’ateliers publics de travail ouvert à tous". Et d'annoncer : "Elle sera maintenue tout au long des différentes étapes du projet".
L’équipe Share se veut plurielle et polyvalente. Le progrmme prévoit en effet, d'abord l’activation du site, puis à sa transformation en un lieu de vie, de travail et d’activités dédiées à la culture : centre dramatique national de Tours, Hirundi, Make ICI…
Share reconnecte les quartiers nord et sud. Il offre des espaces publics généreux, ouverts, paysagés et à majorité piéton ; la voiture est cantonnée au parking près des voies ferrées. Share valorise son identité ligérienne et porte une grande attention aux contraintes naturelles du site. Le sol naturel et les différentes porosités végétales traversant le site de part en part sont maintenus pour conserver une perméabilité et permettre l’évacuation des eaux. Grâce aux bassins de filtration et aux différents jardins publics, une continuité végétale maintient la biodiversité entre les rives du Cher et les voies ferrées.
La trame architecturale poteaux-poutres "permettra toutes les réversibilités programmatiques".
Le projet architectural "répare la ville", explique l'agence ANMA, "en mettant en valeur le patrimoine tourangeau". Il reprend les tracés des halles historiques qui seront réhabilitées, s’appuie sur l’existant et déploie une trame structurelle "innovante" sur l’ensemble du site. "Innovante", car cette trame poteaux-poutres flexible "permettra toutes les réversibilités programmatiques futures'. La reconversion des anciennes halles limite les démolitions.
Chaque programmation se singularise par une toiture, une matérialité industrielle et une ambiance.
Une suite de logements intermédiaires rythme un nouvel alignement urbain le long de l’avenue Auguste-Chevalier. Plus proche du Cher, l’hôtel fait le lien avec le boulevard Winston-Churchill, offre un belvédère au bord de l’eau, et libère deux niveaux de plateaux accessibles gratuitement aux riverains et associations. Le théâtre et les ateliers sont installés dans la halle Gaury, totalement conservée et réhabilitée pour en faire un lieu d’expression artistique en écho au passé de manufacture et d’art – projet 244 – du lieu.
Les bureaux profitent de l’intériorité du site et reprennent les caractéristiques structurelles des anciennes halles sur lesquelles ils s’élèvent. Leurs entrées s’ouvrent sur l’agora, espace public au cœur du site, point de liaison entre le restaurant et le repair-café. Cette agora est un espace public central, support de représentations et d’expressions, faisant face aux gradins installés dans la pente naturelle. Le cœur du projet est un lieu de vie et de rassemblement, accessible à tous.
Rémi Cambau, Rédacteur en chef de htttps://www.cadredeville.com
La Société du Grand Paris référence 518 architectes et paysagistes pour ses projets autour des gares du GPE
En commun avec Grand Paris Aménagement, après avoir sélectionné un panel d'opérateurs aptes à porter des projets immobiliers en co-promotion, la SGP présente le vivier d'architectes et paysagistes dans lequel elle et GPA puiseront au gré de leurs opérations. Sur les 700 candidats, 518 ont été retenus, dont une grande majorité d'agences franciliennes. La Société du Grand Paris a dévoilé, mardi 23 mai 2023, la liste des 518 architectes et paysagistes retenus, en commun avec Grand Paris Aménagement, dans le cadre de l'AMI lancé en juin 2022. Officiellement référencées, ces agences seront appelées, sur invitation, à répondre aux consultations de maîtrise d'œuvre lancées par la SGP ou GPA, dans le cadre des projets urbains et immobiliers déployés autour des 68 gares du Grand Paris Express. Sur les 518 agences, on compte 455 architectes, soit 88% du total, 46 paysagistes (9%) et 17 architectes & paysagistes (3%). Après que GPA a assuré en 2022 la sélection d'un pool d'opérateurs privés et sociaux, c'était au tour de la SGP de piloter la recherche de maîtres d'œuvre. [GOES]-Peron Architectes Urbanistes, 2Portzamparc, A+Architecture... Classée par ordre alphabétique, la liste compte aussi bien des agences confirmées qu'émergentes. Télécharger la liste complète des agences retenues par la SGP et GPA.
Lire plusBrive-la-Gaillarde approfondit les études urbaines sur le quartier de Gaubre, QPV "anachronique et introverti"
Créé au début des années 1960, le quartier de Gaubre, à l'ouest de l'agglomération briviste, n'a jamais fait l'objet d'intervention structurelle majeure. Objet d'une convention NPNRU, signée en 2018, il amorce désormais sa mue. La commune vient de confier à Créham, agence pluridisciplinaire spécialisée en urbanisme, paysage, sociologie et développement local, l'étude urbaine préalable au recrutement de l'équipe de maîtrise d'oeuvre.
Lire plusLes courts de tennis du Luxembourg : retour sur un acte manqué
La société Paris Tennis et son responsable Hervé Picard, dont le portrait a récemment été tracé au sein d’un quotidien sportif dont le renom n’est plus à faire, ont donc de nouveau fait parler d’eux. Bien connus des prétoires administratifs depuis bientôt 20 ans, n’hésitant pas à contester toute attribution publique de courts de tennis non précédée de procédures de publicité et de concurrence, ils viennent d’obtenir une victoire d’autant plus majeure devant le Conseil d’Etat qu’elle était plutôt inattendue.
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