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Le 08/11/2021 à 11h

Roubaix veut rassembler les opérateurs capables de donner une nouvelle vie à la friche Hibon

Les porteurs de projets devront être innovants, car l'exigence de réduction de l'empreinte environnementale est très élevée. La friche, héritage de l'histoire industrielle de la commune, a été préemptée par la Ville cette année, pour éviter un projet qui prévoyait une démolition partielle. Le site abandonné depuis 2015 et la liquidation du métallurgiste Brochot, va être requalifié. L'appel à projets vient d'être publié. La vocation ici est de produire du logement en réhabilitant l'emprise de 13 649 m², et en conservant un des quatre bâtiments qui reste emblématique de la mémoire locale - le "donjon", le château d'industrie bien conservé.

Roubaix veut rassembler les opérateurs capables de donner une nouvelle vie à la friche Hibon

L'appel à projets est lancé après avoir été approuvé en conseil municipal jeudi 21 octobre.
Dans sa logique de revitalisation d'une des villes les plus industrielles de France, la municipalité dirigée par Guillaume Delbar (lire la présentation par lui-même de sa stratégie de développement dans Cadre de Ville) s'est opposée à un projet de mutation du site Hibon qui prévoyait une démolition pour laisser place à un projet de logements collectifs et individuels. Une préemption menée fin 2020 pour un montant annoncé de 600 000 euros avec les frais.

L'exécutif municipal, fort du bilan de son premier mandat, poursuit la dynamique urbaine enclenchée, et souhaite travailler ici, non seulement des formes de logement et d'espaces verts en couture urbaine, mais aussi des thèmes qui lui sont chers, comme la démarche zéro déchets, et l'économie circulaire. L'analyse du cycle de vie complet des bâtiments, de l'extraction des matériaux au traitement en fin de vie, est "au moins aussi importante qu'en phase utilisation". Pour la municipalité, les engagements des candidats dans ces domaines seront "des éléments d'excellence".



Une architecture bien spécifique

Ici règnent la brique, la fonte, le fer et le verre. Point de bois, sujet à l'incendie. Les bâtiments, à reconvertir autant que possible, sont inspirés des mills, les usines textiles développées en Angleterre et répandues par la suite partout en Europe. Ce sont de grandes bâtisses rectangulaires en brique, comportant quatre ou cinq étages, et surmontées de tours contenant un réservoir d’eau.
À l’intérieur, la structure porteuse de rangées de colonnes en fonte sert également à soutenir les arbres de transmission, communiquant par courroie le mouvement donné par le moteur à vapeur aux différentes machines de production. Celles-ci se déploient sur les grands plateaux construits sur des voûtains en brique, raidis par les tirants métalliques que signalent les fers d’ancrage en façade.
L'ensemble immobilier est situé en secteur patrimonial remarquable au PLU. Cependant, deux bâtiments devront être démolis. La démolition d'un troisième est "préconisée".

La commune de Roubaix conduit ici une cession foncière avec charges pour un projet de logements. Le secteur est inscrit au Programme Local de l'habitat de la Métropole de Lille sur une dominante logement, avec une particularité roubaisienne : les projets de logements sociaux ne sont autorisés que dans l'enveloppe de reconstitution de l'offre démolie dans le cadre des projets financés par l'Anru. Ici, 22 logements sociaux, 17 PLUS et 5 PLAI, pourront être construits. Comme disent certains avec humour, tout Roubaix est en zone Anru, hors le cimetière.

Situé au sein du quartier Fraternité, cet ancien site industriel est entouré de logements à dominante individuelle, mais très différents les uns des autres. "On est ici dans tissu résidentiel de l'ère industrielle", commente Bastien Gobert, directeur immobilier-urbanisme de la commune depuis quelques mois. Il était auparavant directeur adjoint du cabinet du maire. Il poursuit : "On trouve d'un côté de belles maisons, et, de l'autre de petites maisons sans jardin." Il faudra jouer avec ces contrastes, et, pourquoi pas, donner de jardins aux logements qui n'en ont pas. Espaces verts il devra y avoir, notamment des jardins ouvriers et un jardin privatif, mais la commune ne veut pas déterminer à l'avance le modèle économique futur que proposeront les opérateurs.

Une logique de dédensification et de couture urbaine

Le site à proprement parler de l'ancienne usine (13 649 m²) est composé de 4 bâtiments dont un est considéré comme véritable 'château de l’industrie'. La commune veut qu'il devienne, à terme, l’exemple d’une reconversion réussie - comme Roubaix en compte déjà plusieurs. Les trois autres bâtiments seront démolis.

De fait, comme les photos en donnent une petite idée seulement, sa taille et sa physionomie lui confèrent une situation privilégiée pour travailler la couture urbaine entre le secteur résidentiel dynamique des quartiers Linné, Edouard-Vaillant, Nouveau Roubaix du secteur Sud, et un secteur en phase de reconquête, celui des Trois-Ponts et du Pile.

Cependant, les projets devront inclure la création d’espaces verts, car les programmes de logements devront respecter une logique de dédensification. Ce dernier critère est jugé important par la Ville, dans un quartier déjà très dense en logements, même si ceux-ci sont très diversifiés.

L'objectif est de réunir tous les opérateurs susceptibles de s'impliquer dans le projet afin de co-construire, en lien avec la commune, une programmation originale en phase avec le marché.

Rémi Cambau, Rédacteur en chef de cadredeville.com


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