"Ce qu'on souhaite, ce n'est pas simplement construire et partir, mais de rester", plaide Alain Taravella, président fondateur d'Altarea Cogedim. Le groupe présentait mercredi 5 décembre, dans le cadre du SIMI, SOCO, une foncière commerciale solidaire développée avec le crédit coopératif et l'entreprise d'économie solidaire Baluchon, destinée à porter des rez-de-chaussée dédiés à l'économie sociale et solidaire sur le long terme.
La foncière commerciale solidaire a été présentée en présence de la Ville de Paris, en la personne de son adjoint à l'urbanisme, qui y voit le signe du ruissellement de l'innovation urbaine développée par les appels à projets urbains innovants vers la fabrique urbaine classique.
Alterea Cogedim se targue désormais du titre d' "entrepreneur de ville", plutôt que simple promoteur, gestionnaire de lieux de vie, plutôt que simple constructeur. La création d'une foncière sociale et solidaire vient d'un constat simple, selon le directeur général d'un groupe qui représente également la troisième foncière commerciale en France : le constat qu''il y avait une appétence pour d'autres façons de consommer, et que des acteurs économiques, certes relevant de l'économie sociale et solidaire, mais acteurs économiques tout de même, sont à même d'y répondre.
La foncière commerciale solidaire vise à rendre possible l'utilisation de rez-de-chaussée commerciaux par des acteurs de l'économie sociale et solidaire par un montage innovant garantissant que ces pieds d'immeuble ne soient pas transformés en d'autres commerces. La foncière répond aux besoins des entreprises d'économie sociale et solidaire, des entreprises, certes rentables, mais qui dégagent peu de marges, et qui ont besoin d'un coup de pouce à leur lancement.
Pour Louise Fourquet, directrice générale de Baluchon Conseil, la foncière permet ce coup de pouce, et constitue, à ce titre, un "nouvel outil pour une ville conviviale et inclusive, en permettant d'accompagner les acteurs de l'économie sociale et solidaire jusqu'à leur maturité."
Ce modèle de foncière commerciale solidaire avait été développé, à l'origine, par Ogic pour répondre à Réinventer Paris sur le site des Bains Douches Castagnary, dans le quinzième arrondissement de la capitale. Arrivé second, le groupe avait gardé le modèle, pour le déployer sur un des sites de la SEMAPA, qu'il a gagné avec Altarea Cogedim. Un satisfecit pour Jean-Louis Missika, qui y voit le signe que les appels projets urbains innovants commencent à essaimer dans les manières de faire la ville. Voire, le symbole de l'arrivée de nouveaux acteurs, comme Baluchon, dans la fabrique de la ville. Un véritable "chaînon manquant" de l'urbanisme pour l'adjoint à l'urbanisme de la maire de Paris.
Altarea Cogedim souhaite désormais déployer le modèle à d'autres opérations. .
Arnaud PAILLARD, Chef d’édition de Cadre de Ville
Achat et commande publics : on continue de vivre une époque formidable
Les années passent et se ressemblent… cette nouvelle année qui s’ouvre pour la commande publique s’accompagne, comme toujours, d’interrogations sur ce qui attend les acheteurs et la sauce à laquelle ils vont pouvoir être mangés. Les deux décrets 2024-1217 et 2024- 1251 publiés les 28 et 30 décembre derniers ont à la fois clôturé l’année passée et donné le la pour celle à venir : l’évolution des textes est et va rester constante, un peu comme un pendule de Foucault et son éternel mouvement. Bien sûr, dès lors que ces évolutions sont motivées par des intentions louables, comme celle de la simplification des règles, elles ne sont pas contestables en soi ; même si on a ici et là la désagréable impression qu’on a de plus en plus tendance à s’éloigner de l’acte d’achat proprement dit, avec ses objectifs d’efficacité et de bonne gestion de l’argent public, au bénéfice d’autres objectifs dont celui de la protection de l’environnement et du développement durable.
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L’année 2024 est très certainement prometteur pour l’achat public. Grace à des formations initiales et continues qui ne cessent de se développer, la professionnalisation des acheteurs est réellement en marche. Ayant pris pleinement conscience de son impact économique et par la même social - l’achat public de travaux fournitures et services représentant en moyenne 20% de leur budget- de plus en plus de structures publiques et para publiques ont mis en place de véritables services dédiés à ce qu’il convient de considérer comme un puissant levier des politiques publiques. Gageons que cette année verra se prolonger des réflexions et débats déjà entamés sur l’impact de l’intelligence artificielle sur l’achat public, la cybercriminalité et la protection des données personnelles dans l’acte d’achat, l’extension de la location au détriment de l’achat proprement dit, l’instrumentalisation des ces quelques dizaines de milliards d’euros annuels au service de différentes politiques dont la souveraineté nationale et -ce n’est à priori pas antinomique- la protection de la planète…
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La commande publique, qu’elle émane des services de l’Etat ou des collectivités, représente des enjeux économiques considérables et ne peut subir aucune inégalité de traitement.
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