Élue en 2014 à la tête de la Ville de Nantes, Johanna Rolland affirme mener une synthèse entre politique d'attractivité face à la concurrence européenne, et l'attention au lieu de vie et à l'échelle fine de l'urbanisme du quartier et de la rue. Entretien avec celle qui souhaiterait écrire un autre chapitre de l'histoire urbaine de Nantes, un chapitre où la nature en ville et la maîtrise d'usage jouent un rôle important.
Johanna Rolland est une maire de synthèse. Élue en 2014, après un court mandat de deux ans du successeur de Jean-Marc Ayraud, Patrick Rimbert, elle souhaite imprimer une marque à son mandat en lançant de grands projets urbains en changeant d'échelle, affirmant le fait métropolitain à Nantes. Arrêt du PLU métropolitain, lancement du chantier du Plan de Déplacements Urbains, politique de construction de logements volontaristes, avec un objectif de 6000 logements annuels au Programme Local de l'Habitat, l'ambition d'une Métropole attractive passe également, selon elle, par l'attention portée à la dentelle, au quartier, à la rue, au ménage. Une synthèse qui semble fonctionner, puisque la métropole Nantaise affiche une croissance insolente, et son centre absorbe l'essentiel de cette augmentation, avec une flambée de l'immobilier bien en deçà de celle que connaît Bordeaux. Une stratégie urbaine qui prend la couleur d'un programme politique, à l'heure où l'élue a annoncé il y a plus d'un an être candidate à sa propre succession. Entretien.
Cadre de ville - L'un des objectifs des deux derniers grands projets urbains lancés à Nantes, la ZAC des Isles et le Bas Chantenay, est "d'élargir le centre-métropolitain", pourriez-vous développer ce point de vue ?
Johanna Rolland - Pour répondre à cette question, il faut revenir sur l'histoire urbaine de Nantes. Nantes n'est pas seulement dans une concurrence française, mais européenne. La logique d'attractivité, elle doit se cultiver. Moi, je considère qu'aujourd'hui il y a un risque dans les grandes métropoles françaises, qui est le risque de la standardisation. Demain, dans dix ans, on risque d'avoir partout en Europe, que des grandes villes qui se ressembleraient, où on consommerait pareil, où on habiterait pareil, où on aurait les mêmes pratiques culturelles, etc.
Et donc, un des choix que je fais à Nantes, c'est de cultiver la singularité nantaise. Nous avons un cap et une vision stratégique pour ce territoire, et on entend bien cultiver notre singularité, ainsi qu'une forme de 'temps d'avance', qu'on a sur un certain nombre de sujets. C'est notre objectif global.
Saint-Nazaire lance officiellement son projet de nouveau campus d’Heinlex
Depuis plusieurs années, l'agglomération de Saint-Nazaire et Nantes Université ont pour projet de regrouper l’ensemble des formations universitaires sur le site d’Heinlex, à deux pas du Centre Hospitalier. C'est là que se trouve déjà l'IUT de Saint-Nazaire. A terme, le campus d'Heinlex accueillera plusieurs établissements d'enseignement supérieur aujourd'hui basés à Gavy et viendra compléter l'offre universitaire du centre-ville et de la Cité scolaire. Actuellement en construction, le Pôle sciences et technologies de Nantes Université sera le premier bâtiment neuf à incarner le futur campus dès la rentrée prochaine. D'autres constructions, réhabilitations et projets d'espaces publics s'échelonneront jusqu'en 2026. Le projet de campus universitaire sur le site d'Heinlex a franchi une nouvelle étape jeudi 11 mai dernier avec la présentation du futur Pôle sciences et technologies de Nantes Université, en chantier depuis septembre 2022. Sur près de 2 662 m² SDP, il accueillera d'ici fin octobre 2023 une bibliothèque universitaire, une cafeteria et des salles de cours pour les étudiants de l’IUT mais aussi de Polytech et de l’UFR Sciences et Techniques, tous deux actuellement situés à Gavy - objet d'un des appels à projets immobiliers de la démarche "Ambition maritime et littorale". Photo du bâtiment du Pôle sciences et technologies de Nantes Université, en cours de construction - Crédits : Carene - Martin Launay
Lire plusLa Société du Grand Paris référence 518 architectes et paysagistes pour ses projets autour des gares du GPE
En commun avec Grand Paris Aménagement, après avoir sélectionné un panel d'opérateurs aptes à porter des projets immobiliers en co-promotion, la SGP présente le vivier d'architectes et paysagistes dans lequel elle et GPA puiseront au gré de leurs opérations. Sur les 700 candidats, 518 ont été retenus, dont une grande majorité d'agences franciliennes. La Société du Grand Paris a dévoilé, mardi 23 mai 2023, la liste des 518 architectes et paysagistes retenus, en commun avec Grand Paris Aménagement, dans le cadre de l'AMI lancé en juin 2022. Officiellement référencées, ces agences seront appelées, sur invitation, à répondre aux consultations de maîtrise d'œuvre lancées par la SGP ou GPA, dans le cadre des projets urbains et immobiliers déployés autour des 68 gares du Grand Paris Express. Sur les 518 agences, on compte 455 architectes, soit 88% du total, 46 paysagistes (9%) et 17 architectes & paysagistes (3%). Après que GPA a assuré en 2022 la sélection d'un pool d'opérateurs privés et sociaux, c'était au tour de la SGP de piloter la recherche de maîtres d'œuvre. [GOES]-Peron Architectes Urbanistes, 2Portzamparc, A+Architecture... Classée par ordre alphabétique, la liste compte aussi bien des agences confirmées qu'émergentes. Télécharger la liste complète des agences retenues par la SGP et GPA.
Lire plusBrive-la-Gaillarde approfondit les études urbaines sur le quartier de Gaubre, QPV "anachronique et introverti"
Créé au début des années 1960, le quartier de Gaubre, à l'ouest de l'agglomération briviste, n'a jamais fait l'objet d'intervention structurelle majeure. Objet d'une convention NPNRU, signée en 2018, il amorce désormais sa mue. La commune vient de confier à Créham, agence pluridisciplinaire spécialisée en urbanisme, paysage, sociologie et développement local, l'étude urbaine préalable au recrutement de l'équipe de maîtrise d'oeuvre.
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