L'adjointe au maire déléguée à l’environnement, au développement durable, à la biodiversité et au climat présente à Cadre de Ville le bilan des deux premières phases de la démarche Ecocité sur le territoire de Montpellier Métropole. L'occasion de revenir sur la construction de la démarche volontariste et partagée en matière d'adaptation d'une agglomération qui a protégé les deux tiers de son territoire pour les vingt prochaines années.
La première phase du programme Ecocité, qui a fait l'objet d'une journée d'échanges à laquelle Cadre de Ville était associée ce lundi, s'est terminée en 2016. Quel est le bilan de ce programme, et quelles sont les opérations que vous avez poursuivi lors de la seconde phase ?
Le programme a contribué à hauteur de 15 millions d'euros à la réalisation de grands projets, à commencer par la 4e ligne de tramway et le projet de Montpellier à la Mer sur trois communes - à hauteur de 9 millions d'euros. Ces subventions ont permis d'aller très loin sur les thématiques qui concernent la transition énergétique et de traduire concrètement la vision prospective à l'échelle métropolitaine "Montpellier Territoire" . Mais aussi d'alimenter cette dernière, car nous avons rebattu les cartes au début de cette mandature.
Il est crucial de faire l'aller-retour entre les échelles. Nous avons d'ailleurs voté le Plan climat en février. Chaque pièce, chaque projet, chaque plan alimente l'autre.
L'accompagnement Ecocité a aussi contribué à la réalisation de la centrale trigénération de Port Marianne, qui alimente 1,6 million de m² grâce au réseau chaud/froid, confiée à Energie du Sud, filiale de la Serm. Nous avons également construit deux groupes scolaires Bepos. Et enfin, parce qu'encore une fois il s'agit de jouer sur toutes les échelles, nous avons mis en place un grand dispositif de sensibilisation aux gestes éco-responsables "GD6D". Nous voulions aller jusqu'à l'échelle citoyenne grâce à ce programme de plusieurs semaines portant aussi bien sur l'éco-énergie, sur la ventilation naturelle, que sur la gestion des déchets, qui a touché plus de 6 000 foyers.
Revenons au projet Montpellier à la Mer. Quels sont les enjeux environnementaux qui ont particulièrement guidé vos décisions ?
Montpellier a plusieurs particularités : nous avons la plus forte croissance démographique de France, mais la biodiversité exceptionnelle de notre territoire, que nous voulons préserver, est présente jusqu'aux portes de la ville car nous n'avons jamais eu une croissance concentrique. Enfin, notre territoire est particulièrement vulnérable, notamment face à la montée des eaux et aux pluies cévenoles. La gestion hydraulique est donc au cœur même de notre projet de développement urbain "de Montpellier à la Mer", car le quartier est à la jonction des différents enjeux. Typiquement, nous avons créé des grands parcs urbains, qui servent de bassins de rétention et permettent de joindre l'utile à l'agréable dans la ville.
Dans le quartier Ode à la Mer à Lattes, l'un des morceaux du projet, la déconstruction d'une zone commerciale va entrer en phase opérationnelle. Il s'agit d'une première en France. L'idée du projet conçu par Bernard Reichen est de redonner à la nature cet espace construit en zone inondable afin qu'il redevienne un bassin de rétention. Ce projet n'est pas né du déclin économique mais bien d'une réflexion sur la gestion du grand cycle de l'eau sur ce morceau de territoire. Le site était un point rouge sur les cartes du risque inondation, nous nous y attaquons. La zone commerciale elle-même va être entièrement reconstruite à une centaine de mètres, à côté d'un arrêt de tramway, au sein d'une zone mixte avec des bureaux - ce site étant dans le cône du bruit de l'aéroport il ne pouvait y avoir de logements en phase 1, ils devraient venir en phase 2. Dans son ensemble, ce quartier s'engage pour dix ans de travaux, principalement en renouvellement urbain.
Quels sont vos réalisations pour la phase 2 du projet Ecocité, qui s'est déroulée de 2015 à 2017 ?
Cette phase, outre la continuation des projets engagés, a été centrée sur la rénovation thermique des copropriétés. Il s'agit, partout en France, d'un défi pour les politiques publiques. Or, il est particulièrement important pour Montpellier de parvenir à jouer sur les émissions des bâtiments. Nous n'avons en effet pas d'industrie dans notre territoire donc la réduction des émissions, pour nous, passe par un effort massif en direction des transports et du bâtiment. Les financements Ecocités nous ont permis d'accompagner des copropriétés à l'aide à la décision puis aux travaux - aussi bien grâce à du financement direct qu'à un accompagnement technique.
Environ 1 000 logements s'engagent donc vers un objectif de rénovation BBC, dans une dizaine de copropriétés pour le moment. Il y a aussi bien sûr un enjeu social fort dans de tels chantiers, qui doivent permettre de réduire le coût de l'énergie et lutter contre la précarité énergétique, l'un des indicateurs de précarité les plus importants aujourd'hui. Cet engagement nous permet aussi d'apporter un soutien aux entreprises locales, d'accompagner leur montée en compétences non délocalisables.
Comment s'est construit cette démarche durable ?
La démarche qui a mené à la rédaction de Montpellier Territoire a commencé dès 2014, en parallèle de notre passage en Métropole. La loi ne rendait pas automatique cette évolution à Montpellier, nous avons donc souhaité le faire sur la base d'une vision et d'un projet partagés. Nous tenions à poser un socle de valeurs partagées, un socle aussi fonctionnel que possible pour irriguer les politiques publiques et l'élaboration à venir des différents documents comme le Scot, le PLH, le Plan climat, etc. Et dès l'origine la transition écologique était un souci fort.
Les échanges avec Philippe Saurel remontent sur ces questions à 2009/2010. Le fait que nous soyons issus d'une liste citoyenne/divers gauche/écologiste n'y est pas pour rien. C'est une conscience locale construite pas à pas, et ce "socle" a été voté par tous les maires de la Métropole après un travail de co-construction rassembleur. Résultat, nous nous sommes engagés à protéger les deux tiers de notre territoire pour les vingt années à venir, ce qui nous conduit à travailler sur le renouvellement urbain de notre territoire et non l'expansion urbaine.
Le président de la Métropole, Philippe Saurel, a présenté à l'ONU le 19 septembre le Manifeste de Montpellier (des engagements durables). Vous avez également accueilli le Pacte de Milan du 7 au 9 octobre (sur la politique alimentaire et urbaine). Ces tribunes internationales montrent que votre démarche et vos projets raisonnent par-delà vos frontières.
Oui ces années de réflexions ont abouti à ce Manifeste de Montpellier qui présente, sur la base des 17 ODD (Objectifs de développement durable) de l’ONU, nos 5 ambitions, nos 30 engagements et nos leviers d’actions déjà déployés ou en cours - une démarche et un engagement que nous valorisons au niveau international à l'ONU et en accueillant le Pacte de Milan et en leur présentant notre vision pour le territoire dans le pavillon dessiné par Jean Nouvel situé place de la mairie. Ce Manifeste s'inscrit dans la lignée de l'agenda 2030 et sa traduction au niveau local, et fédère une identité locale autour de la question de la transition écologique.
Propos recueillis par Camille Bonazzi, journaliste de Cadre de Ville, le 10 octobre 2019
https://www.cadredeville.com/announces/2019/10/15/stephanie-jannin-bilan-ecocite-montpellier
La Société du Grand Paris référence 518 architectes et paysagistes pour ses projets autour des gares du GPE
En commun avec Grand Paris Aménagement, après avoir sélectionné un panel d'opérateurs aptes à porter des projets immobiliers en co-promotion, la SGP présente le vivier d'architectes et paysagistes dans lequel elle et GPA puiseront au gré de leurs opérations. Sur les 700 candidats, 518 ont été retenus, dont une grande majorité d'agences franciliennes. La Société du Grand Paris a dévoilé, mardi 23 mai 2023, la liste des 518 architectes et paysagistes retenus, en commun avec Grand Paris Aménagement, dans le cadre de l'AMI lancé en juin 2022. Officiellement référencées, ces agences seront appelées, sur invitation, à répondre aux consultations de maîtrise d'œuvre lancées par la SGP ou GPA, dans le cadre des projets urbains et immobiliers déployés autour des 68 gares du Grand Paris Express. Sur les 518 agences, on compte 455 architectes, soit 88% du total, 46 paysagistes (9%) et 17 architectes & paysagistes (3%). Après que GPA a assuré en 2022 la sélection d'un pool d'opérateurs privés et sociaux, c'était au tour de la SGP de piloter la recherche de maîtres d'œuvre. [GOES]-Peron Architectes Urbanistes, 2Portzamparc, A+Architecture... Classée par ordre alphabétique, la liste compte aussi bien des agences confirmées qu'émergentes. Télécharger la liste complète des agences retenues par la SGP et GPA.
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Créé au début des années 1960, le quartier de Gaubre, à l'ouest de l'agglomération briviste, n'a jamais fait l'objet d'intervention structurelle majeure. Objet d'une convention NPNRU, signée en 2018, il amorce désormais sa mue. La commune vient de confier à Créham, agence pluridisciplinaire spécialisée en urbanisme, paysage, sociologie et développement local, l'étude urbaine préalable au recrutement de l'équipe de maîtrise d'oeuvre.
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La société Paris Tennis et son responsable Hervé Picard, dont le portrait a récemment été tracé au sein d’un quotidien sportif dont le renom n’est plus à faire, ont donc de nouveau fait parler d’eux. Bien connus des prétoires administratifs depuis bientôt 20 ans, n’hésitant pas à contester toute attribution publique de courts de tennis non précédée de procédures de publicité et de concurrence, ils viennent d’obtenir une victoire d’autant plus majeure devant le Conseil d’Etat qu’elle était plutôt inattendue.
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