En 2022, la commande publique s'est maintenue presque à son niveau de 2021, selon le baromètre d'Intercommunalités de France et de la Banque des territoires. Mais l'impact de l'inflation dans les appels d'offres y est pour beaucoup. Les élus locaux s'inquiètent de devoir faire des arbitrages dans leurs projets.
Un statu quo sur lequel il ne faut pas se tromper. L'an dernier, la commande publique s'est maintenue presque à son niveau de 2021, selon le baromètre publié ce jeudi par Intercommunalités de France et la Banque des territoires. Le volume d'achats (tous types d'acteurs confondus) a ainsi reculé de 0,5 %, à 95,2 milliards d'euros. Tout en restant supérieur de 7,7 milliards à son montant de 2019, la dernière année avant la crise sanitaire.
« Globalement, l'année n'est pas mauvaise, mais elle a été portée par un très bon premier trimestre », souligne Sébastien Miossec, le président délégué d'Intercommunalités de France et de Quimperlé communauté (Finistère). Le premier semestre a même été le meilleur jamais enregistré depuis 2012. Sauf que « la dynamique s'est cassée ensuite », le second semestre ayant été moins bon qu'en 2021, souligne l'élu.
Au final, la quasi-stabilité de la commande publique en 2022 tient pour beaucoup à l'inflation et aux répercussions par les entreprises des hausses des prix de l'énergie ou des matériaux. Entre le troisième et le quatrième trimestre, la valeur moyenne des appels d'offre a ainsi bondi de près de 18 % tandis que le nombre des appels d'offres a reculé de 7 %.
« Les marchés publics s'envolent, tout augmente ! » constate ainsi le maire d'une commune francilienne qui « craint le pire » pour la facture de la nouvelle crèche qu'il doit construire. Un président de région indique, lui, avoir reçu des augmentations de 20 % sur des marchés de prestations liées à la formation.
Dans sa commune de Riec-sur-Bélon, dont il est le maire, comme dans son intercommunalité, Sébastien Miossec a vu son contrat d'électricité « multiplié par 2,5 le 1er janvier dernier après amortisseur électricité», un mécanisme de soutien de l'Etat mis en place par la dernière loi de finances. « Cela pèse sur nos marges, d'autant que nos dépenses de personnel sont toujours dynamiques du fait de la revalorisation du point d'indice. Cela va forcément nous amener à faire des arbitrages », anticipe-t-il.
Selon lui, « ce contexte de totale incertitude n'est pas bon pour la commande publique. Pour pouvoir programmer nos investissements de moyen et long terme, il nous faut de la visibilité », s'inquiète-t-il. Pas question toutefois pour lui de remettre en cause le projet de conservatoire intercommunal de danse et de musique d'une dizaine de millions d'euros prévu à Quimperlé et dont il doit lancer l'appel d'offres cette année. « Mais il y a d'autres projets qu'on aimerait sortir et pour lesquels on a aujourd'hui de grands doutes », indique-t-il.
Dans le détail, les volumes se sont tout juste maintenus dans les collectivités locales (+0,3 %), qui représentent toujours un peu plus de la moitié du total de la commande publique. Ils ont davantage augmenté chez les bailleurs sociaux (+6,5 %), les hôpitaux et les établissements de santé (+10,6 %). L'Etat affiche une baisse de 13,4 %.
Par Laurent Thévenin, journaliste Les Echos.
Voir l’article sur LesEchos.fr : https://www.lesechos.fr/politique-societe/regions/linflation-accroit-lincertitude-autour-de-la-commande-publique-1916247
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