Créé au début des années 1960, le quartier de Gaubre, à l'ouest de l'agglomération briviste, n'a jamais fait l'objet d'intervention structurelle majeure. Objet d'une convention NPNRU, signée en 2018, il amorce désormais sa mue. La commune vient de confier à Créham, agence pluridisciplinaire spécialisée en urbanisme, paysage, sociologie et développement local, l'étude urbaine préalable au recrutement de l'équipe de maîtrise d'oeuvre.
La ville de Brive-la-Gaillarde approfondit son diagnostic du quartier de Gaubre, l'un des trois QPV du territoire, qui fait l'objet d'une convention NPNRU depuis novembre 2018. L'étude urbaine qu'elle vient de confier à Créham, agence pluridisciplinaire spécialisée en urbanisme, paysage, sociologie et développement local, doit permettre de préciser les premières orientations établies dans le cadre de l'élaboration du Plan stratégique local, au terme de la mission confiée au groupement Arcus/Acide Architectures/Coheo/Vent 2 Terre . Celle-ci a "mis en évidence la nécessité de réinvestir globalement le quartier, afin de le sortir de l'image d'abandon et de profiter de sa taille relativement réduite pour l'inclure définitivement dans la ville". Les actions envisagées visent en particulier la réhabilitation-déconstruction-reconstruction du parc de logement social et le réaménagement de l'ensemble des espaces publics du secteur, pour un budget prévisionnel de 31,5 M€.
Le secteur de Gaubre est directement connecté à celui de Tujac, qui a bénéficié d'une opération récente de renouvellement urbain, portant sur la démolition-reconstruction de 110 logements et la requalification de la place centrale. Achevé au milieu des années 1960, Gaubre n'a jamais fait l'objet d'intervention structurelle et offre, de l'avis même de la commune, "un aspect singulièrement anachronique". Ce secteur "s'organise et fonctionne de manière introvertie et relativement autonome, aussi bien sur le plan urbain que sur le plan de la vie sociale et commerciale". En outre, si Tujac profite aujourd'hui d'une certaine dynamique de revalorisation résidentielle, la municipalité estime que "les problèmes tendent à se reconcentrer sur Gaubre, où l'extrême précarité des habitants fait écho à de lourds dysfonctionnements d'ordre structurel".
Ainsi, les espaces extérieurs de Gaubre relèvent le plus souvent du "paysage déqualifié et du terrain vague" regrette la commune. La structure urbaine manque de clarté et consiste en un "enchevêtrement d'unités résidentielles hétérogènes, introverties et segmentées, desservies par une trame viaire secondaire qui fonctionne en impasse et un maillage des cheminements piétons-cyclistes qui ne relie pas les principaux équipements du secteur (plaine des sports, collège...)". Enfin, la vie sociale est "largement sous-tendue par les appartenances communautaires" s'inquiète la Ville. Conséquence, le quartier se caractérise par un un "processus de décrochage général" et rebute les demandeurs potentiels de logements, contrecarrant les efforts de la municipalité pour y apporter davantage de mixité.
Ces difficultés et leur aggravation rendent aujourd'hui inéluctables des interventions structurelles sur le quartier de Gaubre. Il s'agit notamment de réhabiliter une partie des résidences de Brive Habitat et de démolir quatre barres pour déverrouiller l'espace. La commune envisage également de créer un espace public de référence qui stimule la vie de quartier et crée une nouvelle polarité, d'aménager une fenêtre depuis l'avenue Toulzac, afin d'ouvrir le quartier et de lui donner une meilleure lisibilité, ou encore de recréer une trame publique permettant de restructurer le quartier, en supprimant une partie des box de stationnement.
Ces interventions devront s'accompagner de la mise en oeuvre d'une démarche de gestion urbaine et sociale de proximité, qui a fait ses preuves lors de l'opération de renouvellement urbain sur le secteur des Chapélies. Cette méthode, qui "doit être envisagée comme un nouveau positionnement collectif" selon la commune, permet à la fois "d'améliorer le fonctionnement socio-urbain des quartiers, d'optimiser l'identification des problèmes et la mobilisation des acteurs concernés, d'attiser les dynamiques partenariales et de pérenniser les investissements". Sur Tujac-Gaubre, il s'agira par exemple de lancer "une étude-action sur les questions d'incivilités et de prévention de la délinquance", d'organiser une "marche exploratoire des femmes" dans le cadre de l'élaboration du projet urbain ou de clarifier les modalités de ramassage des ordures ménagères. La mission confiée à Créham vise à accompagner la ville dans l'élaboration du projet, à élaborer un programme d'intervention et à préparer la consultation de la future mission de maîtrise d'oeuvre.
Alexandre EXCOFFON, journaliste Cadre de Ville
Les candidatures étaient ouvertes jusqu'au 16 septembre 2022
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