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Le 30/05/2023 à 17h

La Société du Grand Paris référence 518 architectes et paysagistes pour ses projets autour des gares du GPE

En commun avec Grand Paris Aménagement, après avoir sélectionné un panel d'opérateurs aptes à porter des projets immobiliers en co-promotion, la SGP présente le vivier d'architectes et paysagistes dans lequel elle et GPA puiseront au gré de leurs opérations. Sur les 700 candidats, 518 ont été retenus, dont une grande majorité d'agences franciliennes.

La Société du Grand Paris a dévoilé, mardi 23 mai 2023, la liste des 518 architectes et paysagistes retenus, en commun avec Grand Paris Aménagement, dans le cadre de l'AMI lancé en juin 2022. Officiellement référencées, ces agences seront appelées, sur invitation, à répondre aux consultations de maîtrise d'œuvre lancées par la SGP ou GPA, dans le cadre des projets urbains et immobiliers déployés autour des 68 gares du Grand Paris Express. Sur les 518 agences, on compte 455 architectes, soit 88% du total, 46 paysagistes (9%) et 17 architectes & paysagistes (3%). Après que GPA a assuré en 2022 la sélection d'un pool d'opérateurs privés et sociaux, c'était au tour de la SGP de piloter la recherche de maîtres d'œuvre.

[GOES]-Peron Architectes Urbanistes, 2Portzamparc, A+Architecture... Classée par ordre alphabétique, la liste compte aussi bien des agences confirmées qu'émergentes. Télécharger la liste complète des agences retenues par la SGP et GPA.

La Société du Grand Paris référence 518 architectes et paysagistes pour ses projets autour des gares du GPE

Une cartographie des compétences

Ce "travail titanesque", pour reprendre les mots de Julien Peyron, directeur des gares et de la ville de la SGP, a mobilisé 22 collaborateurs pour passer au crible les 4 573 références présentées et analyser comment elles s'accordaient aux exigences des deux sociétés publiques de l'Etat. Au final, l'essentiel des 700 agences candidates ont donc été retenues. La SGP et GPA assument ce choix d'un panel élargi en mettant en avant la diversité d'approche que cette variété garantit, aussi bien dans la façon de construire que de traiter les enjeux environnementaux et sociétaux.

"On a gardé la majorité des agences, explique Pierre-Emmanuel Becherand, directeur du développement de l'architecture et de la culture de la SGP, car on estime qu'elles ont les compétences pour concevoir et réaliser un projet immobilier autour du Grand Paris Express. Autant, dans un concours précis, on peut en écarter certaines parce qu'on les juge non compétentes ou n'ayant pas les capacités pour répondre, autant ce vivier est destiné à répondre à 100 projets... On n'est pas dans une logique de compétition ni de classement mais de cartographie des compétences".


Portrait-robot des 518 agences lauréates

La géographie de ce vaste vivier fait apparaître une surreprésentation des agences françaises, 475 au total, mais aussi des agences franciliennes (436), très loin devant les agences en région, qui ne sont que 39. Par ailleurs, 43 agences ont été retenues à l'international, dont 31 européennes, 7 américaines et 5 asiatiques.

Dans un souci de diversité, SGP a retenu des agences de toutes tailles, celles comptant moins de 10 salariés représentant 51% du total, devant celles de taille intermédiaire (29% comptent de 10 à 24 salariés) et celles de plus grande taille (les agences de 25 à 49 salariés représentent 10% du total, tout comme celles de plus de 50 salariés).

Engagements environnementaux et sociétaux

Outre ce tableau quantitatif, la SGP a présenté un portrait plus qualitatif des agences retenues. Celles-ci ont en effet été jugées sur leur capacité à mener des projets répondant aux engagements environnementaux et sociétaux de la SGP, à savoir : intégrer la biodiversité comme une composante urbaine, réduire l'empreinte carbone et économiser les ressources, offrir un cadre de vie confortable et résilient et programmer au service de l'inclusion et du partage.

Sur le premier volet, celui de la biodiversité, 250 agences ont été jugées aptes à conduire des projets intégrant cet enjeu à l'échelle du quartier, 161 à celle de l'îlot, 135 à celle du bâtiment, 101 à celle de la ville et 58 à celle du grand paysage. Signe des temps, les solutions proposées pour amener de la nature en ville comprennent le plus souvent des interventions menées sur les cœurs d'îlots (1 593), des toitures jardins (1 377), de l'agriculture urbaine (477), des façades végétalisées (343) ou encore des serres (186).

Bâtiments passifs et structures bois

On retiendra aussi que près de 500 références portaient sur la réalisation de bâtiments passifs ou positifs (et 1 300 en BBC), que les structures bois ou mixtes se démocratisent (2 500 bâtiments), que les solutions de construction hors site se multiplient (1 600 références), que 65% des projets comportent des espaces extérieurs, privatifs ou partagés, ou encore que près de 40% des bâtiments sont évolutifs ou réversibles.

Enfin, en matière d'inclusion et de partage, la SGP a retenu 600 références intégrant des équipements culturels et plus de 200 relatives à des opérations d'urbanisme transitoire. Les logements sociaux et intermédiaires représentent quant à eux 60% des références "habitat".

Simplifier les procédures et économiser du temps

Ce travail de référencement vise à constituer un vivier de prestataires dans lequel l'établissement public puisera au gré de ses opérations. L'AMI de la SGP, qui cible les architectes et paysagistes, est le pendant de l'AMI opérateurs que Grand Paris Aménagement avait lancé en octobre 2021 et dont les lauréats avaient été dévoilés en octobre 2022. Un partage des tâches assumé entre ces deux "établissements cousins" qui pourront donc piocher l'un comme l'autre dans ces listes de partenaires et prestataires potentiels.

Comme le résume Pierre-Emmanuel Becherand, l'objectif est "de simplifier les procédures et d'économiser du temps", la très large assiette des projets de développement urbain portés par la SGP - 100 fonciers prêts à accueillir 1 million de m² SDP - justifiant le recours à cette méthode à la fois "agile et rapide".

Deux temps de consultation

Avec un panel d'agences aussi large, toute la question est de savoir sur quels critères elles seront invitées à répondre aux consultations. Rappelons le process tout d'abord. Pour chaque opération, deux temps de consultation se succèderont. Le premier doit permettre, après définition du programme par la SGP, de choisir un promoteur parmi 5 candidats référencés dans le cadre de l'AMI opérateurs de GPA. Après d'éventuels ajustements au programme, la phase de contractualisation pourra démarrer. Une société de projet (SCCV) sera créée pour mener l'opération en co-promotion, avec un attelage composé de l'opérateur retenu et de la filiale Immobilier de la SGP.

C'est seulement à ce moment qu'une consultation restreinte de maîtrise d'œuvre sera lancée, cette fois en invitant 3 à 4 architectes/paysagistes référencés par la SGP. Les agences candidates seront départagées par un jury, le plus souvent sur la base d'une note d'intention - la SGP insiste sur le fait qu'il n'y a pas de 'livrable type' et que la méthode de sélection sera adaptée à la nature des projets urbains – dans une 'décision collégiale' associant tous les partenaires du projet : maîtres d'ouvrages, conseil scientifique de la SGP, élus locaux, architectes-conseil des collectivités, urbanistes coordonnateurs de ZAC, etc.

Shortlist d'agences qui maîtrisent leur sujet

La phase de conception puis de réalisation du projet pourra alors démarrer. Celle-ci s'appuiera sur le référentiel environnemental et social des projets immobiliers établi par la SGP, sur des cahiers d'objectifs et de performance spécifiques à chaque site, sur des objectifs contractualisés avec le partenaire promoteur et sur le programme finalisé en amont de la consultation de maîtrise d'œuvre. Les 3 ou 4 agences invitées à participer à chaque consultation seront sélectionnées sur leur maîtrise du sujet : "c'est la programmation qui, en premier lieu, nous oriente dans le recours aux résultats de cet AMI, explique Julien Peyron. Il y a des agences qui ont davantage de références en matière de locaux d'activités et d'autres en matière de logement... Par ailleurs, nous définissons pour chaque projet les critères d'appréciation qui vont nous permettre, une fois le programme décanté, de retenir la maîtrise d'œuvre en fonction de ce qui aura été proposé. Le choix pourra se faire au stade de l'esquisse ou parfois à un niveau de détail complémentaire, mais toujours avec une importance forte donnée à la valeur environnementale et sociale des projets".

Un vivier ouvert à tous

La SGP évoque pour conclure la possibilité de partager ce vivier avec d'autres établissements publics. "Pour le moment, ce sont des intentions, nuance Julien Peyron. Les quartiers de gare, ça n'est pas seulement la SGP et GPA, c'est un ensemble de partenaires. On est dans une posture d'ouverture, on a des instances dans lesquelles on se retrouve avec les aménageurs et dans lesquelles on restituera ce travail. Après, chacun s'en emparera".

"Il y aussi des problématiques juridiques, pointe Pierre-Emmanuel Becherand. Cet AMI peut être utilisé dans le cadre d'un certain nombre de procédures, notamment la co-promotion. Mais on va prendre notre bâton de pèlerin pour aller voir nos confrères dans les établissements publics d'aménagement, mais aussi du côté des bailleurs sociaux, et leur dire que ce référencement de 518 agences est à leur disposition, qu'ils n'hésitent pas à l'utiliser".

Alexandre Excoffon

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